13 novembre 2023
Le SII est une condition très fréquente. Certains affirment même qu’il serait la deuxième cause d’absentéisme au travail ou à l’école après le rhume. Environ 1 Canadien sur 5 souffrirait de ce trouble et ici, il toucherait particulièrement les femmes. De plus, ce problème de santé occuperait de 30 à 50 % des consultations en gastro-entérologie. Voilà, vous êtes loin d’être seul à souffrir de ce problème de santé.
Cette perturbation avec les problèmes d’estomac (la dyspepsie fonctionnelle ou dyspepsie non ulcéreuse) est classée sous « troubles digestifs fonctionnels ». Étant donné que les scientifiques avaient peu de certitudes sur ce trouble, plusieurs termes ont été ou sont encore utilisés pour signaler ce problème de santé : côlon irritable, colite muqueuse, colite spasmodique, intestin nerveux, etc. Malgré qu’il demeure encore plusieurs mystères, aujourd’hui plus de données existent sur le sujet.
Avis : Avant d’entreprendre toute démarche, il est important d’obtenir un diagnostic médical de SII pour exclure d’autres problèmes de santé.
Causes
Les recherches les plus récentes démontrent que le SII n’est pas lié à une anomalie intestinale telle qu’une inflammation. Aussi, rassurez-vous, le SII n’évolue jamais vers d’autres problèmes plus graves, tels que le cancer intestinal, la colite ulcéreuse, la maladie de Crohn, ou d’autres maladies inflammatoires de l’intestin. En fait, ce problème serait plutôt la conséquence d’une hypersensibilité. Les intestins seraient devenus plus fragiles que la normale à différents stimuli tels que le stress, les changements hormonaux et la consommation de certains aliments. Ainsi, la grande sensibilité intestinale fait en sorte que les mouvements des intestins, qui devraient normalement être non ou à peine perceptibles, deviennent éprouvés plus fortement, quelques fois même douloureux et accompagnés de différents symptômes propres à chaque individu. Toutefois, la raison exacte de cette sensibilité reste à élucider et ceci fait l’objet de nombreuses études.
Symptômes
Chez certaines personnes, le SII ne cause que de légers ennuis tandis qu’il est beaucoup plus sérieux pour d’autres. Les symptômes peuvent apparaître chaque jour, pendant une semaine ou un mois, puis disparaître, ou encore persister toute la vie. Voici les principaux symptômes :
-De la constipation ou de la diarrhée, parfois en alternance ;
-Des douleurs et crampes au ventre, qui disparaissent souvent avec l’évacuation des gaz ou des selles ;
-Des ballonnements et des flatulences ;
-Un besoin parfois urgent d’aller à la selle ;
-Une évacuation incomplète des selles, avec besoin impérieux d’y retourner ;
-La présence de mucus dans les selles.
Ces symptômes surviennent généralement après les repas et perturbent rarement le sommeil.
Traitement
Selon le Collège des médecins de famille du Canada, le meilleur traitement du SII consiste à modifier son alimentation. La gestion du stress par différent moyen est aussi essentielle. Finalement, au besoin, il existe quelques médicaments pour détendre ou stimuler les intestins. Notez que certaines personnes seront plus sensibles aux aliments, d’autres seront plus affectées par le stress. Il faut se souvenir que le traitement du SII est personnalisé, chacun étant sensible à des éléments particuliers. La connaissance de soi et de ses symptômes est donc nécessaire pour trouver le meilleur remède à ses maux. Ainsi, le traitement du SII est possible. De plus, dans la grande majorité des cas, il est relativement facile et efficace. Voici de l’information concernant les trois volets susceptibles d’améliorer cet état (alimentation, stress et médication):
1. Alimentation
Journal alimentaire et symptômes
Avant d’entreprendre quelque traitement que ce soit, les personnes qui souffrent d’un SII devraient noter pendant quelques semaines tous les aliments ingérés et identifier les moments et la nature des symptômes. De cette manière, au bout d’une période suffisamment représentative, elles seront en mesure de faire des liens avec certains aliments. Les mets ou aliments problématiques devraient être évités en s’assurant de les remplacer par d’autres produits à valeur nutritive similaire. Par exemple, ceux qui doivent limiter leur consommation de produits laitiers doivent compenser en mangeant d’autres aliments riches en calcium (comme les boissons de soya enrichies en calcium, les poissons en conserve (avec leurs os), le tofu préparé avec du sulfate de calcium, les noix et les légumes verts foncé).Conseils généraux
- Manger à des heures régulières. Prendre des repas à heures régulières permet de régulariser le transit intestinal ;
- Manger lentement (toujours consacrer au moins vingt minutes aux repas) et bien mastiquer, ce faisant vous donnerez moins de travail au reste de votre système digestif. De plus, manger trop rapidement peut mener à des aérophagies (l’air avalé donne des gaz). Mâcher de la gomme provoque souvent le même effet ;
- Diminuer les portions. Les repas copieux peuvent causer de la diarrhée et des crampes. Ainsi, prendre des petits repas entrecoupés de collations peut aider à diminuer les symptômes;
- Éviter les températures excessives (boissons ou aliments très chauds ou très froids) ;
- Aller à la selle dès que vous ressentez un mouvement péristaltique. Ne pas répondre à ce signe peut aggraver la constipation.
Aliments à éviter
– Les aliments très riches en gras ou en sucre auraient tendance à aggraver les symptômes ;
-Les aliments qui favorisent la production de gaz tels que les légumineuses et les légumes gazogènes (chou, chou-fleur, brocoli, chou de Bruxelles, maïs, oignons, échalote, poireaux et les pois verts) ;
– La caféine (thés, cafés, tisanes et boissons gazeuses et chocolat), le sorbitol (substitut du sucre utilisé principalement dans les gommes à mâcher sans sucre ainsi que dans certains aliments «diététiques») et le fructose stimulent les mouvements de l’intestin et peuvent entraîner des selles molles. Il est prudent d’en vérifier les effets au début et de limiter leur consommation, au besoin ;
– Certaines personnes peuvent présenter une intolérance aux épices fortes ainsi qu’aux noix et graines, à certains fruits (fraises, framboises, bleuets), aux fruits secs (figues, dattes, pruneaux) ou même à presque tous les fruits crus ;
– Finalement, les glucides complexes contenus dans la bière et les tannins que l’on retrouve dans le vin rouge risquent d’exacerber les symptômes. Évitez-les.
Aliments à favoriser
– Augmentez les fibres provenant des céréales à grains entiers. Ce type de fibre aide autant les personnes qui souffrent de constipation que celles qui sont aux prises avec de la diarrhée. Attention! Accroître très doucement votre apport en fibres et boire beaucoup de liquides. Surtout, n’abandonnez pas, car les effets positifs d’une alimentation riche en fibres peuvent ne se faire ressentir qu’après deux ou trois mois.
– Que ce soit dans les cas de constipation ou de diarrhée, boire beaucoup d’eau. En cas de diarrhée, elle servira surtout à réhydrater l’organisme. Dans les cas de constipation, elle aidera à rendre les selles plus molles en agissant en synergie avec les fibres. Évitez les boissons gazeuses qui produisent des gaz qui perturbent le transit intestinal.
Certains aliments sont particulièrement reconnus pour exciter l’estomac et l’intestin. La réaction à certains aliments diffère beaucoup d’un individu à l’autre; n’éliminez pas systématiquement ces aliments de votre alimentation. Chaque cas est unique, allez-y selon votre tolérance personnelle.
2. Gestion du stress
– Un peu comme pour les aliments, notez les facteurs de stress dans un journal de bord ou sur votre journal alimentaire. Il peut être utile de déterminer ce qui vous angoisse ;
– S’obliger à de saines habitudes de vie : repos, détente et moment pour soi ;
– Faire de l’exercice physique de manière régulière (un minimum de 30 minutes par jour) est une bonne manière d’évacuer le stress ;
– La méditation, la visualisation, les massages, l’autohypnose ou toutes autres techniques de relaxation peuvent vous aider à maîtriser votre stress.
3. Médication
Il se peut que certaines personnes aient besoin d’une aide supplémentaire pour parvenir à diminuer leurs symptômes. Dans ce cas, le médecin peut suggérer de recourir à certains médicaments pour des soulagements immédiats. Toutefois, l’usage de médicaments pour le traitement du SII est controversé et ces derniers sont surtout utilisés à court terme pour soulager les problèmes sévères.
Conclusion
Même si le SII est sans danger, il est parfois chronique et certaines personnes le vivent comme un véritable handicap et connaissent une dégradation relativement importante de leur qualité de vie. Cependant, fait positif, la plupart peuvent en réduire les symptômes par des mesures relativement simples. Il faut se souvenir que le traitement du SII est «personnalisé». Il n’y a pas de traitement universel. La connaissance de soi vis-à-vis les phénomènes déclencheurs (diététique, émotif ou autres) est importante ainsi que la collaboration avec votre médecin pour explorer les diverses façons de vous aider …