13 novembre 2023
Maman, papa… je n’ai plus faim! Qu’avez-vous l’habitude de répondre à cette question?
Vous l’aurez deviné, la meilleure réponse est la dernière, mais combien difficile à appliquer! Comme nous souhaitons tous bien nourrir nos enfants, notre premier réflexe, en partie lié à notre propre éducation, nous dicte d’encourager nos enfants à manger les bons aliments de leur assiette. Mais en réalité, tout ce qu’on encourage c’est la surconsommation! Effectivement, ce faisant, nous le motivons ainsi à repousser les limites de sa faim et à continuer de manger pour avoir droit au meilleur. Comme on le trouve gentil d’avoir tout mangé (en l’encourageant à renier ses signaux corporels), on lui donne « droit » au dessert. Toutefois, on ne lui donne pas le droit de se « garder de la place » pour le dessert en choisissant de laisser une partie de son assiette, ce qui, en fait, serait un comportement beaucoup plus sain et moins susceptible de le mener à trop manger. Même s’il souhaite se garder une petite place pour le dessert, si ce dernier est constitué d’aliments sains, c’est beaucoup mieux que de l’obliger à terminer son repas (souvent trop généreux pour lui) et, en plus, ça lui donne la chance de terminer avec la petite douceur qu’il aime.
Par ailleurs, si vous vous retrouvez régulièrement devant un enfant qui n’a pas faim pour les aliments de son repas principal, il y a probablement matière à modifier des choses en avale et en amont, bien plus qu’à s’obstiner à l’heure du repas. Voici donc quelques pistes d’exploration ainsi que des petits conseils pratiques :
1. Première des choses, gardons en tête que le moment du repas doit être l’un des plus agréables de la journée. C’est le moment où la terre doit s’arrêter de tourner, afin de nous permettre de savourer tout le plaisir que nous procure la nourriture. Outre la quantité et la qualité de la nourriture, le bon goût des aliments comble aussi notre appétit. En ce sens, il va de soi que l’idéal est de prendre l’habitude d’utiliser une autre pièce et un autre moment pour régler les problèmes.
2. Bien que le COMBIEN revienne à l’enfant, il est du ressort des parents de superviser :
L’enfant qui mange n’importe quand et/ou n’importe où risque davantage de manger n’importe quoi.
Ceci maîtrisé, la quantité de nourriture que notre enfant mange suivra positivement son cours naturellement. Par exemple :
Apprenez à vos enfants à savourer la nourriture, et ce, particulièrement en ce qui concerne les petites douceurs (sans culpabilité)! Lorsqu’on prend le temps de savourer, on mange naturellement moins vite et donc en moins grande quantité.
Un nourrisson ne considère pas encore la nourriture comme un plaisir défendu ou un ennemi (nous le leur apprenons bien vite), mais comme un simple carburant indispensable à son développement.
Attention! Concernant notre propre éducation, il ne faut pas en vouloir à nos parents. Chaque époque est différente et notre manière d’éduquer nos enfants doit évoluer. Par exemple, il y a environ un siècle, nos besoins énergétiques étaient supérieurs d’environ 700 calories par jour et les gens de cette époque étaient loin de vivre dans l’abondance alimentaire comme aujourd’hui. De nos jours, c’est le contraire. Il faut outiller le mieux possible nos jeunes à vivre dans l’opulence. Comme notre corps, orchestré par notre cerveau, connaît ses besoins dans les moindres détails, l’objectif est d’encourager nos enfants à continuer de respecter ses signaux de faim tout comme il le fait naturellement depuis la naissance. Rassurez-vous, il est normal que l’appétit des enfants varie beaucoup par rapport au nôtre. La croissance par poussée explique en grande partie ce phénomène. Voilà une constante que seul l’enfant lui-même peut maîtriser. Alors, faisons-lui confiance, c’est le meilleur bagage que nous puissions lui transmettre!
Véronique Therrien, Dt.P.
Diététiste-nutritionniste
Minçavi inc.